Réponse à l’article du TarnLibre – 28 Juillet 2023


Le collectif No Bitume répond à Mme Lherm, Maire de Lisle-sur-Tarn, concernant le déroulé de la réunion de quartier du 14/6/2023 et son regard sur les opposants au projet de centrale à bitume à Montans.
Mme Lherm, après un an de silence, a abordé le sujet de la centrale à bitume lors d’une réunion de quartier (parmi d’autres sujets) devant les citoyens de Lisle-sur-Tarn.
Suite à un article de M. J-J. Lherm dans le Tarn libre du 23/06/2023 relatant cette réunion de quartier et à un édito de Mme M. Lherm dans Info Lisle de juillet 2023, le collectif No Bitume précise le déroulé de cette réunion et sa position sur le sujet.

Mr J.J. Lherm, mari de Mme Maryline Lherm, maire de Lisle-sur-Tarn, signe un article dans les pages du Tarn Libre en date du 23/06/2023 dont le titre est : « Les anti-usine à goudron s’invitent à la réunion de quartier »
Nous, collectif No Bitume, citoyen·ne·s des communes concernées et fermement opposés à ce projet, souhaitons rectifier un certain nombre de points énoncés dans cet article et compléter le déroulé de cette réunion.
Le projet de centrale à bitume, s’il voit le jour, impactera de manière forte la vie des habitants de Lisle-sur-Tarn, en termes de qualité de vie (odeurs), de pollution (rejets de l’usine, passages de camions), et économiques (agriculture et viticulture locales, emplois liés à l’usine Ateliers du pain à proximité, attractivité de l’immobilier à Lisle-sur-Tarn).
Depuis le mois de juin 2022, Mme Lherm n’a pas cru bon de faire part de ce projet à ses administré·e·s. Ils l’ont découvert par hasard très tardivement en mars 2023.
Elle avait cependant voté pour la vente du terrain lié à ce projet lors de la délibération de la Communauté d’Agglo Gaillac-Graulhet (CAGG) du 20/6/2022.
Malgré des demandes de rendez-vous et des courriers à ce sujet qui lui ont été adressés en avril et mai 2023, aucune suite n’avait été donnée de sa part.
Ce n’est que lors d’une interview au Journal d’Ici du 1/6/2023 qu’elle a indiqué que ce sujet serait abordé lors d’une réunion annoncée le 15/6, et qui a finalement eu lieu le 14/6 sous la forme d’une… réunion de quartier. « Le sujet sera abordé de fait. Et s’il ne l’était pas, je le ferais », affirmait-elle dans cet article.
Ce ne sont donc pas les « Anti-usine à goudron » qui se sont invités à cette réunion mais bien Mme Lherm qui avait annoncé que ce sujet y serait traité. Les Lislois et les Lisloises inquiets s’y sont donc rendus.
Mme Lherm avait de plus bien prévu d’aborder ce sujet tout en faisant appel à un représentant de la DREAL (direction régionale pour l’environnement, l’aménagement et le logement), M. Berly, qu’elle avait invité pour répondre aux questions. M. Berly s’est lui-même réfugié derrière le respect de la loi pour l’instruction de ce projet tout en reconnaissant un niveau d’information des citoyen·ne·s à minima.
Il est à noter que ce type d’installation ne fait plus l’objet depuis 2019 que d’une demande d’enregistrement auprès des services de la DREAL au lieu d’une demande d’autorisation qui auparavant requérait une Etude d’impact dans le cadre d’une enquête publique.
Les défaillances observées sur des centrales à bitume à Lafenasse (81) et Gragnague (31) par exemple sont tout à fait alarmantes et laissent clairement penser que toutes les mesures de contrôles annoncées (le plus souvent réalisées par l’usine elle-même !) ne sont pas du tout protectrices des alentours du projet.
Pour preuve, des arrêtés préfectoraux de mise en demeure récents ont été émis pour des dysfonctionnements sur les deux centrales citées plus haut : rejets d’eau non conformes, émissions olfactives trop fortes. Vivre à proximité d’une centrale de bitume n’est jamais anodin.
Les témoignages de personnes vivant cette expérience sont édifiants. (Voir différents articles récents de La Dépêche concernant la centrale de Gragnague.)
Mr Berly (DREAL) a de manière remarquable évoqué le fait que nous étions « en démocratie » et que les opposants à ce projet étaient donc en mesure de déposer des recours à son encontre.
Il semble oublier que pour faire respecter cette « démocratie » évoquée, le coût est énorme.
Tout le monde n’a pas les moyens de payer les frais juridiques nécessaires, alors que l’État (à nos frais) ou les porteurs de projet qui budgètent ces aléas ont tous les moyens pour affirmer leur point de vue.
Mme Lherm indique dans son édito de juillet (Info Lisle) que « certains jouent avec la crainte ». S’il n’y a aucune crainte à avoir, pourquoi alors n’a-t-elle pas informé et échangé avec ses administré·e·s avant ?
Elle insiste sur le fait que le projet est porté par la communauté d’agglomération.
Le fonctionnement de la CAGG (Communauté d’Agglo Gaillac Graulhet), dont le président est Mr Paul Salvador, interdit-il de débattre des projets dans les communes concernées et donc à la mairie de Lisle-sur-Tarn ?
Mme Lherm semble de plus méconnaître le dossier de manière alarmante en parlant de « comparaisons qui ne peuvent pas être faites ». L’une des deux centrales en activité à Gragnague est basée sur le système Retroflux (RF 400) et le projet prévoit également un système… Retroflux. Cette centrale rejette des odeurs 10 à 100 fois plus qu’autorisé par la loi mais les autorités compétentes
(préfecture, Dreal) ne l’ont toujours pas obligée à s’arrêter…
Le collectif No Bitume ne « joue » donc pas.
Il a travaillé à réunir les fonds nécessaires et a fait déposer les premiers recours juridiques en ce début juillet via les associations Air Pastel, Lisle-Environnement, Upnet (France Nature Environnement 81).

Il invite toutes les personnes concernées à le rejoindre et à soutenir cette action (www.nobitume.fr).