Démocratie environnementale menacée :
Un appel à la transparence et au respect de la contestation citoyenne
Le jeudi 17 mai, le vice-président d’une association de défense de l’environnement a subit une perquisition à son domicile. Il avait installé un panneau manifestant son opposition au projet d’usine d’enrobé à chaud sur la commune de Montans. Son panneau et une bombe de peinture noire ont été saisis par la gendarmerie. Dans la nuit du 16 au 17 mai trois panneaux manifestant l’opposition à ce
projet ont été détruits sur le terrain du président de l’association.
La démocratie environnementale est actuellement mise à l’épreuve, et nous nous devons d’agir. Notre détermination à protéger notre environnement reste intacte.
La Charte de l’environnement de 2004, dans son article 7, affirme le droit fondamental des citoyen·ne·s à être informé·e·s et impliqué·e·s dans les décisions qui les concernent. C’est pourquoi nous déplorons l’absence d’enquête publique et le manque d’informations concernant la centrale d’enrobage à chaud (bitume) de Montans (sortie 8 de l’autoroute A68).
Par ailleurs, nous avons été informés de la mise en demeure, adressée à la société SNC Tarn Enrobés à Lafenasse Terre de Bancalié , afin que soient respectées les prescriptions applicables à l’activité d’enrobage à chaud de produits bitumineux de matériaux routiers. Ce qui soulève des interrogations sur les pratiques entourant ces installations. Des médias tels qu’Alternatives économiques, ont également mis en lumière les zones d’ombre entourant les centrales d’enrobage,
suscitant des préoccupations légitimes.
Nous attirons l’attention sur les projets abandonnés, où les centrales sont simplement démontées pour être réinstallées ailleurs. La centrale de Montans prévue en est un exemple frappant, elle aurait déjà dix ans d’existence. Nous encourageons les citoyen·ne·s à se renseigner auprès de la Fédération pour des Alternatives au Bitume (FAB) pour obtenir davantage d’informations sur cette pratique troublante.
De plus, nous souhaitons mettre en lumière les méthodes biaisées constatées dans les enquêtes épidémiologiques relatives aux risques de cancers liés à ces installations. Il est essentiel de garantir des études rigoureuses, indépendantes et transparentes afin de préserver la santé des citoyens.
Nous tenons à préciser que notre intervention vise uniquement à défendre les droits des citoyen·ne·s et à promouvoir une action collective responsable. Le Collectif NO BITUME continuera à manifester son opposition à ce projet comme au projet d’autoroute A69, dans le respect des personnes et des biens publics, mais avec fermeté contre des décisions climaticides.
Nous espérons qu’il ne sera pas tenté de nous intimider ou de confondre notre engagement citoyen avec des actes répréhensibles. Il est primordial de ne pas laisser planer de soupçons infondés sur la responsabilité d’un acteur associatif dans des actes de dégradation.
Nous sommes interpellés par les méthodes employées, comme la perquisition qui a eu lieu, sans qu’une demande préalable n’ait été faite au responsable associatif pour obtenir les informations nécessaires.
Nous dénonçons le fait que des associations ou de simples citoyen·ne·s ne soient plus libres d’exprimer leur opposition dans un pays démocratique sachant que nos actions sont pacifiques et visent uniquement à éclairer les citoyen·ne·s sur des projets écocides.